Montpellier, tramway ligne n°1, section Château d’O – Malbosc, Knautia arvensis, juin 2016, exposition de photos et gravures et lecture en bibliothèque en mars 2017
Extrait :
À cette époque, j’habitais le nord de Montpellier, du côté du Château d’O. Je venais juste d’emménager et ne connaissais pas le quartier. N’arrivant à me décider pour aucune des deux premières options mentionnées ci-dessus, créer ou faire mon yoga, j’entrepris de marcher. Oh ! Pas bien loin ! Je me contentais d’aller chercher mon pain, faire quelques courses et boire un café dans le quartier de Malbosc. Exit rollers, bicyclette, trottinette, j’y allais à pied. Au moins me serais-je un peu remuée ! Cette petite balade d’une demi-heure aller-retour, s’il faisait beau uniquement, me convenait. Pas de chaussures de randonnée à mettre, ni de sac à remplir, pas de destination à choisir. Somme toute, un exercice qui suffisait amplement à entretenir ce que Homo Erectus et ses descendants avaient mis tant de millénaires à perfectionner et que je me devais d’honorer. Forte de ces bonnes résolutions, j’avançais le museau à l’air, le long de la voie du tramway de la ligne numéro 1, entre les stations Château d’O et Malbosc. Les premiers temps, trouvant ce parcours peu poétique, je remarquai surtout les nuages à la Magritte, ils sont fréquents dans cette région, hydrophiles et cotonneux à souhait dans un ciel sans faille, céruléen. Tout allait pour le mieux. À part quelques hélicoptères venant livrer les blessés à l’hôpital proche, aucune pierre ne flottait dans l’azur. Je pouvais rêvasser tranquille. Il fallait juste, quand les rails se mettaient à vibrer, éviter de traverser la voie ferrée. À part ça, aucun risque. Ça roulait. Après plusieurs allées et venues, je remarquai tout de même quelques passants, essentiellement des joggers et des cyclistes mais, très vite, ce qui attira mon attention, ce furent les herbes sauvages qui bordaient le chemin.